Des jours déjà que je me nourri a la Transe… besoin de musique
qui tape, qui cogne dans ma tête … besoin de grosses basses qui résonnent dans
mon corps …
Besoin d’agression musicale … le son toujours plus fort … comme cherchant a me faire exploser les
tympans … je m’isole, me recréé un monde unique … plus rien n’existe que cette
musique envoûtante … emportant mon corps dans une vague danse macabre … les
yeux lourds … perdu dans cet univers sombre … cette chambre close … cocon de
putréfaction … je me laisse aller a devenir animal … la fatigue n’as pas raison
de moi car une force plus puissante encore me maintiens éveillé … crache, crie,
geins … rien n’y fera … je me vide de plus en plus sans aucun résultat probant
… mes cris sont si intrinsèques qu’ils en deviennent de vagues ultrasons …
inaudibles … effaçables … irréels
Je voudrais crier mais aucun son ne sort de ma bouche … je
voudrais pleurer mais aucune larme ne coule de mes yeux … la douleur immense
m’envahit encore et toujours … bien présente au plus profond de mon être … la
lame du destin se fait un malin plaisir de venir jouer avec mes tripes … je
dégueule … masse informe de nourriture sur le sol … que je distingue a peine
dans la pâle clarté de la lampe de chevet … je me dégoûte … re-vomis encore une
fois sur le sol sale … je reste ainsi immobile … quelques minutes encore dans
ma gerbe … respirant a plein poumon ce que je viens de sortir de moi … sa
pue … sa sent le cadavre … sa sent comme
en dedans … la mort qui rode … la décomposition de mon âme … je meurs … je m’en
fous … je m’étends sur le coté …
re-vomis le reste de mon estomac dans un ultime spasme …
encore … les relents me donnent la nausées … la migraine … les aigreurs
remontent … il n’est rien de pire que de vomir de la bile … je sens mon estomac
comme lacéré … la gorge irritée au possible … brûlée … je vomis du néant … je
vomis finalement quelques être invisibles enfouis au plus près de mon cœur … au
fond de mes boyaux … j’ai d’ailleurs l’impression de vomir mes entrailles …
mais je me rends compte finalement que je me vomis moi-même … la musique
toujours collée aux oreilles … je erre dans cette sombre pièce d’a peine 10m² …
tournant comme un animal en cage … je monte encore le son … m’isole un peu plus
… m’envole … m’évade … loin, très loin … au-delà de ce monde … par delà les
songes, par delà les nuages … l’étoile filante cours, vole, et se consume …
avec cette implacable vélocité … vision éphémère … trace furtives dans le ciel
… je suis et je resterai a jamais …
Je me regarde dans la glace … je ne me reconnais pas … le
reflet terne et triste, presque sans vie … un zombie, être déshumanisé … l’œil
semi clos, injecté de sang … le visage défiguré … le teint blafard comme peut
l’être celui d’un mort … d’un geste brusque je me saisis d’un objet …
quelconque … pour briser ce miroir …
En fin de compte, c’est moi que je brise … être infâme …
grattant de ses ongles sur les murs comme un condamné a morts … grattant
jusqu’au sang … jusqu'à en oublier la douleur …
Le papier peint arraché témoigne de ce mal être … des
morceaux volètent sa et la … laissant apparaître, tantôt le placo , tantôt
quelques traces de sang … j’attrape les objets a ma portée pour les brisé sur
les murs d’un geste rageur … je cogne, frappe, martèle … murs, meubles, portes … de coups de poings
et de coups de pieds … insensible … comme anesthésié par le départ de la vie … mes
poings en sang continuent de frapper le mur sans relâche … brisant les os
qu’ils contiennent en de multiples minuscules fragments … je sacrifie mes mains
a ma furie … après a voir déjà sacrifié maintes et maintes fois mon cœur et mon
âme …
Je me frappe la tête sur les murs jusqu’au mal de tête …
jusque m’ouvrir le crâne et voir devant mes yeux ruisselé le sang sur mes pieds
… je casse et déchire tout ce qui me tombe sous la main … excès de folie … la
raison m’as finalement quitté …
La furie destructrice qui s’est emparé de moi me pousse a l’extrême
… j’agite mes bras dans tout les sens … frappant tantôt le mur, tantôt le verre
du cadre volant en éclat, tantôt le meuble … je sens en moi une violence, et
une puissance destructrice … énorme … surhumaine …
Je marche pied nu sur les éclats de verre … esquissant un
sourire niais lorsque de mes plantes de pied je verrai le sang lentement
s’écouler … inconscient de tout dorénavant je n’ai plus que pour objectifs ma
propre destruction … je ne suis plus humain … enfermé comme une bête de foire …
la rage dans les veines … couverts de mon propre sang … je survis … me pavanant
dans la fange … la putréfaction de ma propre vie … la noirceur de ce qu’il me
reste au fond de moi a eu raison de tout mon être … je suis vide … il n’est en
moi plus rien de vivant qui ne subsiste …
Je me dégoûte … vomis une nouvelle fois … par spasme violent
… du sang … ultime flux de vie de mes veines … comme voulant lui aussi quitter
mon corps a tout prix …
Je me mords … jusqu’au sang … la douleur n’existe plus …
j’agis comme un mort-vivant … un vampire affûté … cherchant a se nourrir …
j’arrache de mon corps des bouts de chairs …
M’ouvrant le corps avec les morceaux de miroir traînant sa
et la … a bout de souffle … cherchant de l’air dans cet espace confiné … je
suffoque … je halète … je sens ce morceau de verre qui lentement ouvre ma chair
… le sang qui ruisselle sur mon ventre jusque sur mes flancs … j’ai le goût du
sang en bouche … j’aime beaucoup … je souris … mon esprit est déjà parti loin
de moi … je ne suis plus conscient …je râle … j’insère plus fermement encore ce
tesson dans mon être … je suis déjà mort … je continue ma lente descente aux
enfers … je m’entaille le corps dans une frénésie ravageuse … bars, jambes,
pieds, troncs, torse, visage … mouvements brusque et saccadé … folie passagère
… je me purifie ainsi … laissant s’échapper de mon être la vie par milles
plaies béantes … milles chemins de repentances … plus rien n’a d’importance …
le sang qui sur moi coule m’apporte la paix intérieure … je
me retrouve immobile … las … harassé … allongé sur le sol souillé … la vie me
quittant par de multiples portes de mon être … je cherche encore un peu d’air …
un peu de cet air vicié … empli une ultime fois mon poumon … avant de le
transpercé d’un geste désespère … je sens cet douceur s’immiscé en moi …
traversé mon organe de vie … une fois … deux fois … trois fois … je lutte pour
respiré … le sternum en charpie … les côtes broyées … je remets encore quelques
coups … je ne sais même pas comment mon corps peut résister a cette acharnement
…j’ouvre encore plus grande cette plaies d’où gicle le sang …
Une idée soudain me traverse l’esprit … en deux mouvements
éclairs … je me crève les yeux … poussant pas la même un cri de soulagement …
la vie me quitte je la sens partir …
Je suis heureux … je meurs enfin … enfin …
la lampe clignote … quelques instants encore … avant que
l’ampoule ne claque … j’ai senti comme elle que la vie l’a quitté aussi … elle
comme moi … un peu en avance … je laisse vagabonder le tesson une dernière fois
sur mon être … mes poignets … et enfin ma gorge …
Je cherche un ultime souffle … un ultime soupir … j’agonise
… en souriant … ma main se décrispe … mon visage s’apaise … le bout de verre
glisse de ma main … et en s’échappant de mon emprise libère mon esprit … je
pars soulagé … je m’évade de ce monde affligeant … de cette cellule de coton …
Je suis libre … je laisse a vos soins cette enveloppe vide …
ce corps inanimé qui porte sur lui les traces de la folies des hommes … je
n’était rien … je suis devenu tout … l’espace d’un instant je serais dans vos
esprits et dans vos cœurs … je serais dans vos vies a tous … j’existerai enfin
…
On finira par brûlé mon corps … et je serais alors dispersé
aux quatre vents dans cette contrée que j’affectionné tant … je suis poussière
et je retourne a la poussière … je deviendrais le vent, le soleil, les étoiles,
la lune … je deviendrais l’eau, la terre, et l’eau … je deviendrais le monde …
je serais la toujours … pour toujours … enfin …
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